Les professionnels du numérique font le plus beau métier du monde. Vous ne le savez peut-être pas encore, mais si vous travaillez dans ce secteur, sachez que vous êtes assis sur une mine d’or. Non, vous êtes plutôt assis sur une mine dont les pépites seraient le bonheur et la liberté.

À travers mon expérience personnelle, je vais vous expliquer comment je vis comme un millionnaire du cœur, en faisant le même travail que vous.

Avant-propos : Nicolas rejoint l’équipe des auteurs du blog avec un retour d’expérience atypique qu’il vous propose aujourd’hui en quelques lignes. Si vous aussi vous avez une expérience à partager, n’hésitez pas à me contacter.
Geoffrey

Il ne faut pas perdre sa vie à la gagner

Vous connaissez le proverbe 😉

Qui ne rêve pas de devenir millionnaire ? Pouvoir manger au restaurant tous les jours, vivre sous les palmiers avec une température oscillant entre 20 et 30° toute l’année, avoir du personnel de maison, se faire conduire au lieu de s’énerver dans les embouteillages ou dans le métro ? La belle vie quoi !

Et si je vous disais qu’on peut avoir tout ça, sans gagner à la loterie, ni augmenter sa charge de travail ? C’est ce j’ai fait, comme beaucoup d’autres heureux expatriés.

Expatrié du Web

À la base, ça ne veut rien dire. C’est juste que j’aime bien cette expression. On dira que puisque je suis expat et que je suis issu du secteur du Web, je suis un « expatrié du Web © ». Voilà, j’avais envie d’inventer un truc. 🙂

Geoffrey m’a invité à m’exprimer sur le sujet en me posant quelques questions. Je vais donc y répondre gentiment, mais n’hésitez pas non plus à me poser les vôtres en fin d’article !

Qui es-tu ?

Je m’appelle Nicolas Laruelle et j’ai 20 ans, depuis 8 ans déjà.

Mon parcours initiatique est à la fois autodidacte et conventionnel puisque j’ai commencé à m’intéresser au Web vers l’âge de 12 ans, et j’ai fini par faire une formation en Webdesign (bac +3) avant de me lancer en tant que freelance en 2009.

J’ai ensuite décidé de quitter mon pays pour l’Asie, la Thaïlande, et puis le Cambodge depuis quelques mois.

Pourquoi cette expatriation ?

Nous sommes de plus en plus nombreux à partir travailler à l’étranger. Depuis la crise, le nombre d’expatriés a explosé en France. De plus en plus d’ingénieurs expatriés sous contrat à durée déterminée ne désirent même plus rentrer ! Je vous laisse vérifier les chiffres sur Google.

Les Français qui s’expriment sur le sujet évoquent souvent la crise économique et par conséquent, l’ambiance qui se dégrade.

Pour ma part, c’est peut-être un peu différent. Étant originaire du nord d’au-delà du mur, je rêvais de partir vivre au soleil. Je déteste me cailler les miches. Là, je suis servis !

Ah, et il y a les taxes aussi !

À l’époque où j’étais indépendant, quand arrivait la fin du trimestre et donc le lourd travail de comptabilité, je ne dansais pas la Macarena. Encore moins à la fin de l’année, car je me faisais littéralement défoncer par les impôts.

Si j’étais resté, je suis sûr que ça serait encore plus compliqué pour moi aujourd’hui, de gérer tout ça…

J’ai la sensation que plus le temps passe, plus les petites PME ont des difficultés à allouer du budget pour leur présence sur le Web. À tel point qu’à ce jour, je suis convaincu que je n’arriverais plus à joindre les deux bouts dans ces conditions. Bref.

J’ai décidé de m’expatrier et j’ai choisi un pays où l’économie est plus favorable, car je voulais vivre mieux, au même prix. Pouvoir m’offrir plus de sorties, de moments de détente, pleins de choses. Là aussi je suis servis 😉

L'Asie au quotidien : orgie de bouffe (poisson frais, 6€).
L’Asie au quotidien : orgie de bouffe (poisson frais, 6€).

Pour être un peu concret, actuellement, je vis à la capitale dans un duplex de 120 m2 dont le loyer est de seulement 330€. Forcément, ça change de mon 60 m2 à 700€.

C’est grâce au Web que tu as pu t’expatrier ?

Oui, à 100% !

Beaucoup d’expats sont ici, car ils se font embaucher, ou parce que leurs parents peuvent leur prêter de quoi monter une affaire (petit restaurant, bar, guest house…). Ce n’était pas mon cas, car je n’avais pas un balle, et encore moins l’envie de travailler pour un patron (horaires fixes, tout ça, c’est pas mon truc).

J’ai eu énormément de chance le jour où le Web m’est tombé sur la tête. Personne dans ma famille n’avait fait d’études. Je n’étais pas bon à l’école. Ma passion pour l’informatique m’a sauvé la vie ! Quoique… arracher les mauvaises herbes au bord de la route aurait pu être épanouissant aussi ?! 😕

As-tu une clientèle locale ou as-tu conservé une clientèle historique ?

Très bonne question !

Pour l’instant, je vis exclusivement de ma clientèle déjà acquise au préalable. C’est pourquoi je conseille à ceux qui désirent s’expatrier et devenir freelance d’outre-mer de se constituer une petite clientèle de départ. Si vous êtes salarié, vous pourriez avoir une petite activité complémentaire après journée, histoire de gagner la confiance de quelques clients avant de prendre le large. En complément, cela vous permettra ensuite d’obtenir d’autres clients français grâce au meilleur canal de promotion de tous les temps : le bouche-à-oreille.

Vous l’aurez compris, je déconseille d’espérer trouver une clientèle sur place en tant que Webmaster freelance. Je parle bien d’une clientèle locale, à proximité de votre nouveau chez vous. Dites-vous que dans les pays en développement, vos concurrents travaillent pour beaucoup moins cher que vous ! Pour pouvoir conserver votre rythme de vie, il faudra travailler à distance, avec l’Europe.

Comment trouver des clients à l’étranger ?

Il est un peu plus difficile de mettre les prospects en confiance depuis l’étranger, même avec des tarifs ajustés. C’est un fait.

Pour voir des prospects accepter vos devis, il faudra au moins vous constituer un très bon portfolio, ou toute autre forme de vitrine professionnelle démontant que vous êtes un expert dans votre domaine. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé il y a quelques semaines d’ouvrir mon blog sous le pseudo « Mister WordPress » (attention, c’est encore tout frais).

Mister WordPress, c’est un peu… “audacieux” ? 🙂

Avec la distance, il faut ce qu’il faut pour convaincre !

Comme de nombreux Webmasters et agences Web, je me suis spécialisé peu à peu dans WordPress. Là, j’ai décidé d’y aller franchement. Mon objectif pour 2016 est d’acquérir de nouveaux clients, pas uniquement ceux que j’avais déjà avant de quitter le pays.

N’étant pas très bon « commercial » à la base, je compte me servir de ce blog pour être plus crédible en prospection. Même si bloguer ainsi ne fait pas de moi un expert WordPress (pas encore !), il montre au moins que j’ai décidé de me spécialiser sérieusement dans ce CMS. Je voudrais donc tenter de multiplier les demandes de devis dans ce sens. Faire du WordPress, beaucoup de WordPress, car j’en ai un peu marre qu’on me contacte uniquement pour du développement (from scratch) qui donne mal de tête.

Si on n’a pas envie d’entreprendre ?

D’après ce que j’ai pu constater, même s’il n’est pas toujours aisé de créer une société dans son pays d’accueil, il est très souvent facile de se faire engager en tant que développeur dans de nombreuses capitales. C’est en tout cas le cas à Bangkok. Pourtant la Thaïlande est un pays qui a la réputation de ne pas avoir l’embauche facile pour les étrangers. Plus vous avez de langages de programmation sur votre CV, plus les portes s’ouvrent. En cherchant bien, vous devriez pouvoir trouver un boulot en moins d’un mois.

Petit apparemment, piscine, salle de sport : 250€/mois. (Thaïlande)
Petit appartement, piscine, salle de sport : 250€/mois. (Thaïlande)

L’avantage non négligeable d’être salarié à l’étranger, c’est que ça vous facilitera la vie pour beaucoup de démarches un peu chiantes, comme les renouvellements de Visa, ou la souscription à une assurance santé. Tout cela est plus compliqué pour les gens comme moi, dont la société est à l’extérieur du pays. Je vous explique ça plus bas.

Où s’expatrier ?

Eh ben oui, il n’y a pas que l’Asie !

Je connais quelques Belges et Français qui sont respectivement expatriés au Maroc, au Canada ou même en Australie. Concernant cette dernière destination, c’est très facile. Renseignez-vous sur le visa « working holiday ». Il n’y a rien de plus simple que de partir travailler pendant un an au pays des kangourous. Vous pourriez mettre votre activité de développeur Web entre parenthèses (sans pour autant abandonner vos clients) le temps de goûter à l’expatriation. Cela vous permettra de voir si vous désirez vous jeter à l’eau définitivement.

Allez-y, tapez « australia’s beaches » dans Google Images. Ça ne vous fait pas envie ? Même pas un petit peu ? 🙂

La connexion Internet ?

Lorsque les Français imaginent Internet loin de la France, c’est souvent avec une image dégradée : faible débit, pas d’illimité, vieux ordinateurs avec IE installé… 😀 Peux-tu nous donner l’image que tu en as d’après ton parcours ?
— Geoffrey Crofte

Oui, je sais. J’étais un peu inquiet aussi à la base et pourtant…

Même dans les pays en développement, on peut bénéficier d’une bonne connexion Internet. Ici, à Phnom Penh, elle est particulièrement excellente (fibre optique…).

Pourtant, n’ayons pas peur des mots, le Cambodge est un pays pauvre. Malgré un salaire moyen très bas dans certains pays d’Asie du Sud-Est, les asiatiques sont très branchés « nouvelles technologies ». Ici, dès qu’ils commencent à travailler, les jeunes économisent pendant des mois pour pouvoir s’acheter leur iPhone.

De mon côté, pour être au taquet 7 jours sur 7 avec les clients, lors de tous mes déplacements, j’ai ma connexion 3G en poche. Elle fonctionne très bien, même dans de petites provinces non touristiques.

Dernièrement, on s’est fait un petit délire en allant dormir quelques nuits en pleine forêt tropicale, sur une île très préservée. Pas de souci en cas de panne serveur ou de site crashé, avec mon Internet mobile et mon petit laptop, je peux intervenir en urgence n’importe quand.

Un toit, un matelas et une moustiquaire, que demander de plus ? (Koh Pen, Cambodge)
Un toit, un matelas et une moustiquaire, que demander de plus ? (Koh Pen, Cambodge)

Concernant Internet Explorer, le seul endroit où on voit ce logo bleu en forme de « e », c’est sur les devantures des cyber cafés un peu cheap. 😀

Le Cambodge pour la vie ?

Aujourd’hui tu es installé au Cambodge, as-tu prévu une autre destination dans les années à venir ?
— Geoffrey Crofte

Mon premier voyage en Thaïlande fut une révélation : dépaysement total, bonheur, pas envie de rentrer, envie de revenir vite. Il parait que ces pays là, soit on tombe accro, soit on déteste, il n’y aurait pas de juste milieu. Moi, je suis tombé accro. La gentillesse et l’accueil du peuple sont sans doute les raisons principales de mon addiction et pour moi, c’est encore plus fort au Cambodge.

J’aime beaucoup voyager, mais d’un autre coté, je suis tellement bien au Pays des Khmers que j’envisage de faire beaucoup de tourisme ici, dans un premier temps.

Si je devais aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs, ça serait sans doute aux Philippines. Je n’y suis jamais allé et ça a l’air magnifique. Au-delà de ça, beaucoup de destinations m’intéressent et je ne pourrais pas toutes les citer ici, mais pourquoi pas partir à la découverte de l’Afrique noire. Ça doit être pas mal sur l’échelle du dépaysement.

Quel statut juridique arbores-tu à l’étranger ?

Beaucoup d’étrangers (c’est comme ça qu’on nous appelle ici) gardent un pied-à-terre en France. C’est un bon moyen pour conserver une assurance santé, ou une assurance rapatriement d’urgence made in France. Cependant, cela implique de repasser dans votre pays au moins une fois par an.

Dans mon cas, j’ai signalé proprement mon expatriation à ma mairie. Cela s’appelle « se faire radier pour l’étranger ». Derrière ce nom effrayant se cache en réalité la vraie procédure légale pour les expats, qui permet entre autres qu’on sache où vous êtes, donc être enregistré auprès de votre ambassade dans votre pays d’accueil et même, vous permettre de voter depuis l’étranger (des fois que ça vous intéresserait).

Si vous faites comme moi, c’est à dire vous faire radier, il faudra prévoir un petit budget annuel pour votre assurance santé…

Mais rassurez-moi ! Vous ne vous expatriez pas pour vivre comme un pauvre, dans une petit bungalow en paille, à servir de casse-croute aux moustiques ? Je veux dire, ne rien foutre de la journée que de picoler des coconuts… hein ? Vous partez pour vivre de façon plus confortable ? Il faut donc se donner les moyens de prendre au moins une petite mutuelle (500 à 1000€ par an).

Niveau paperasse, pour pouvoir continuer à délivrer des factures en bonne et due forme à mes clients, j’ai créé une société à Hong Kong (c’est pas loin), mais vous pourriez créer une société directement dans le pays de votre choix. Même si vous ne choisissez pas une place offshore, il est probable que vous soyez beaucoup moins taxé qu’en France qui est l’un des pays où le taux d’imposition est les plus élevés du monde (avec la Belgique). Encore une fois, je vous laisse vérifier les « taux d’imposition » sur le site de la Banque Mondiale.

Les attaches : la famille, les amis ?

Dans mon cas, je n’ai pas laissé grand monde derrière moi. Par contre, ma compagne qui m’accompagne (je fais des rimes si je veux, na !), elle a de la famille…

Et alors ? On peut prévoir de revenir au pays une fois tous les 2 ans. L’autre année, c’est la famille qui peut elle-même faire le déplacement pour venir nous voir. D’autant qu’ils ne seront pas reçus dans un pays où c’est la torture de séjourner.

Tous les jours, vers midi, repas avec vue sur la mer. (Jomtien Beach, Thaïlande)
Tous les jours, vers midi, repas avec vue sur la mer. (Jomtien Beach, Thaïlande)

Grâce à Internet et à la visioconférence, on peut se parler (et se voir !) gratuitement quand on veut. On n’est plus à l’époque où on devait faire péter un max de pièces pour un appel international de 2 minutes depuis… l’Espagne !

Niveau professionnel, quels sont tes projets pour 2016 ?

Comme je l’ai indiqué plus haut, je vais tenter de m’occuper un maximum de mon blog sur WordPress histoire d’être dans les meilleures conditions pour trouver des projets qui me plaisent.

Je voudrais me prouver que je peux croitre en faisant un meilleur chiffre 2016 qu’en 2015. On verra.

Je vous invite à me suivre sur Twitter qui est l’endroit où je communique le plus sur mon projet Mister WordPress.

Apprêtez-vous à vous faire spammer d’infos sur le CMS. 🙂

Si ça vous tente, j’ai posté pendant quelques jours des photos, pour vous faire rêver un peu.

Un message particulier pour conclure ?

Yes !

If you don’t like where you are, move! You are not a tree.
Jim Rohn

Tout le monde est capable de s’expatrier s’il le veut vraiment. À notre époque, il n’y a vraiment rien qui nous oblige à rester dans notre pays d’origine si on ne le veut pas. C’est même possible si vous avez des enfants. J’ai rencontré beaucoup de Français expatriés en Thaïlande avec leurs tout jeunes enfants. Voyez toutes ces photo stories de routards qui partent faire le tour du monde avec leur bébé attaché dans le dos. C’est la mode en ce moment.

Si vous avez pris votre décision, et que vous désirez émigrer au soleil, pour patienter je vous conseille le best-seller de Tim Ferriss, « La semaine de 4 heures ». Ça vous motivera encore plus à bouger. Ce bouquin explique pourquoi il ne faut pas avoir peur d’oser démissionner, tout planquer, changer de vie, ce genre de choses…

Si l’expatriation ne vous attire pas, c’est tout à fait normal, chacun son trip, mais au moins, n’oubliez pas ceci.

Il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler !
— Romain Guilleaumes

Ça, c’est valable dans son pays d’origine comme ailleurs.

Je vous rappelle que je suis à votre disposition pour répondre à toutes vos questions en commentaires. N’hésitez pas !

Et si je vous ai donné envie de partir au bout du monde, envoyez-moi une carte postale 😉