On me demande très régulièrement quel est mon parcours, ou quelles sont les formations que je conseille pour être front-end, UI Designer ou UX Designer. C’est une question difficile pour moi, je peux difficilement y répondre et vous allez comprendre pourquoi en lisant cet article auto-biographie (pro) en lecture x10.

Cet article peut intéresser les personnes un peu curieuses qui me suivent depuis un moment, mais aussi les personnes qui sortent ou vont entrer en formation, et pensent devoir faire de longues études complémentaires et/ou un bootcamp à 5000 balles pour devenir un·e expert·e. Version courte : pas besoin !

Par quoi commencer ?

Mon parcours n’est pas glorieux initialement et le problème que je vois aux formations d’aujourd’hui, c’est que toutes celles dont j’ai eu vent sont soit super chères, soit plutôt mauvaises, et la plupart du temps l’un n’exclus absolument pas l’autre 😁

Attention, ne vous attendez pas à des réponses claires dans cet article : vous y trouverez des bouts de mon parcours, des échecs, des réussites, et ce que je veux vous transmettre ce sont ces moments utilisés pour apprendre des choses par soit même. Ce que les formations hors de prix oublient souvent de vous enseigner. Il y a quand même à la fin de l’article quelques réponses plus précises et autres articles à lire pour vous.

Vous pouvez également lire uniquement ces blocs bleus tout au long de l’article si vous souhaitez ne conserver que les petits enseignements utiles sans bénéficier du contexte.

Ma formation

C’est la question que l’on me pose le plus souvent, avec en sous-entendu (et parfois même pas) : « je veux faire la même chose que toi, comment je fais ? ».

Ma première réponse serait le réflexe de dire « tu fais pas », parce que chaque personne a ses affinités, chaque personne à ses défauts et qualités, et surtout chaque parcours et entourage sont différents. Une personne ne se calque pas. Il faut se construire sa propre identité.

Philosophie abordée, mettons la de côté un moment.

Concrètement : il n’y avait pas de formation « UX Design » à l’époque où j’ai commencé, et les formations « développement web » étaient cachées entre 2 cours informatique et réseaux, et Visual Basic. Du coup en plus de l’aspect philosophie de « chacun sa route », il y avait le problème de 2006 qui était un souci d’infrastructure plutôt absente.

Bref, je suis sorti d’un baccalauréat en 2006 (avec mention, mais on s’en moque pas trop mal) et me suis un peu perdu en post-baccalauréat en faisant du Droit et de la Psychologie.
Pendant mon temps libre je bidouillais pas mal sur Photoshop avec une version craquée. Désolé Adobe mais c’était bien trop cher pour un débutant et étudiant. Puis j’ai fini les mains dans du code HTML et CSS lorsqu’il a fallu que je fasse en sorte que mes réalisations sur Photoshop prennent vie. Je copiais des trucs sans trop les comprendre, et c’est parfaitement OK de faire cela 😀

J’avais commencé par faire des animations sous Flash (toujours avec une version craquée) parce que c’était purement visuel et que le langage ActionScript pour créer des déclencheurs était facile à appréhender.

Quand il a fallu adapter des bouts de code en HTML et CSS pour faire des choses plus poussées, j’ai commencé à apprécier la complexité et en même temps simplicité des langages web. Je bidouillais alors pas mal du ForumActif à une époque, un moteur de forum qui proposait un système de template HTML et des feuilles de style ouvertes.

« Ou tu veux en venir Geoffrey ? »

Oui pardon, je peux m’arrêter là en effet.
L’idée derrière ça c’est que vous avez toujours des instants dispo dans votre quotidien pour apprendre de nouvelles choses. Pour mon cas, c’était lors de mes études. J’avoue ne pas avoir pris mes 2 premières années bien au sérieux et dès les premiers mois je sentais que le format n’était pas fait pour moi : navré mais les méthodes d’enseignement en France sont juste complètement inadaptées. Rares sont les profs qui avaient des méthodes adaptées (#notAllProf), peut-être est-ce le système éducatif veut cela, mais je n’ai jamais creusé, et j’avoue que je m’en moque.

Sentant l’échec approcher et le mur se rapprocher à pleine vitesse, j’ai donc utilisé ce temps libre et une bourse d’étude pour apprendre plein de chose, mais pas dans les voix que j’avais moi-même suivi dans la liste des formations disponibles à l’université à l’époque : je me suis créé ma propre formation autodidacte grâce notamment à :

  • un cours de PHP sur le SiteDuZéro (il s’agit d’OpenClassroom aujourd’hui)
  • un forum de « Graphisme » nommé Never Utopia où j’ai appris aussi bien en lisant qu’en enseignant moi-même.
  • un projet personnel d’hébergeur d’images pour mes ami·e·s de Never Utopia.

En somme, je me suis entouré de personnes qui en savaient bien plus que moi pour me former et trouver des réponses à mes questions, tout en apportant certaines réponses à d’autres personnes. Ne restez jamais isolé·e·s si vous souhaitez grandir.

Prise de conscience sur mes études

Un jour je me suis réveillé : les études me fatiguaient vraiment, je ne voyais pas l’intérêt de ce que j’apprenais, et mes projets de design et code personnels étaient bien plus passionnants.
J’ai voulu en faire mon métier.

J’ai beaucoup mis les mains dans le cambouis avant de me lancer dans la profession, cela m’a permis de m’assurer que c’était bien dans ce domaine que je voulais exercer. Essayez d’appliquer cela à vous-même avant de claquer 5000 euros dans une formation ou bootcamp, vous serez toujours gagnant·e·s.

Je me souviens avoir tenté d’entrer dans une couveuse d’entreprise pour limiter les risques de me lancer en freelance, car je ne roulais clairement pas sur l’or : défaut d’expérience, défaut de diplôme, on m’a gentiment ri au nez. Tout cela me manquait effectivement, sur le papier, et cette couveuse n’a pas voulu croire en moi. C’était une société sur Amiens en 2008, il ne devait pas y en avoir des masses à l’époque. Je les remercie d’ailleurs, je pense que j’aurais perdu mon temps avec eux.

C’était un échec pour moi.

Mais j’ai rebondi sur ce dernier aspect, et j’ai décidé de trouver une formation dans le domaine. Après tout, il devait bien y en avoir ? Ce ne fut pas évident, mais j’ai fini par trouver une formation diplômante de WebDesigner (elle avait un autre nom à l’époque, mais je vous en parle plus tard dans l’article) proposant 9 mois de formation intense pour un équivalent BAC+2. Cela me semblait bien, et ça permettait notamment d’avoir une certaine facilité d’entrée pour un stage en entreprise. Diplôme, rémunération pendant la formation et expérience à la clé, j’ai signé.

Cette formation, au final, m’aura permis de rencontrer des gens de divers horizons, j’ai même appris à faire du snowboard, mais je n’aurais au final appris que peu de choses professionnellement parlant : j’avais vraiment acquis énormément par moi-même pendant mes nombreux mois d’autodidaxie. En réalité si, j’ai appris à coacher et former des gens pendant 9 mois, car au final c’est ce que je faisais la majorité de mon temps. Ça et commencer à monter ce blog.

Au bout de 7 mois, nous avions accès à 2 mois de stage en entreprise, qu’il fallait que nous trouvions bien sûr. Je me souviens avoir demandé à mes formateurs si ça valait le coup de tenter chez Alsacréations, leur réaction m’avait surprise à l’époque : “non tu sais, d’autres ont essayé et ils ne recrutent pas”. Du coup j’ai postulé, par pur esprit de contradiction, et parce qu’une de mes camarades m’avait pas mal soutenu aussi.
J’ai ainsi obtenu un entretien et un stage de 2 mois chez Alsacréations, il faut croire que mes formateurs avaient tort, une fois de plus 🙄

Après ces 2 mois de stage, vient la partie examen par un jury composé d’experts dans le domaine. Tout s’est magnifiquement bien passé pour moi, le rapport de stage était blindé, ainsi que mon portfolio. Un des membres a d’ailleurs voulu m’embaucher à la sortie, mais Alsacréations voulait me proposer un CDD.

A retenir : encore une fois ce qui m’a permis de progresser n’était pas le programme en lui-même mais les opportunités qu’il a créé. Pour vous former et apprendre de nouvelles choses il faut vous créer vous-même un cadre propice et vous entourer des bonnes personnes.

Également : ne vous faites jamais dicter ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire. Dans mon cas, je ne risquais rien à envoyer une candidature dans une boîte, quelle que soit sa (bonne) réputation. Seule risque : qu’on me dise non. Donc autant tenter !

Enfin : offrez toujours davantage de crédit à une formation qui vous propose du concret en entreprise (alternance). Vous en sortirez grandi·e·s de vos expériences. Le terrain est bien plus formateur de nombres d’années à l’université.

Mes premières activités « officielles »

Ce qui est assez étrange c’est qu’après avoir refusé la première offre qu’on me faisait, je n’ai pas eu de réponse immédiate d’Alsacréations. J’avais donc entamé les démarches pour me déclarer en auto-entreprise et commencer mon propre business.

C’est à ce moment que mon futur employeur me propose mon premier contrat en CDD. Ô joie ! J’ai donc entamé mon métier de passion avec 2 emplois en parallèle !

Les 5 années chez Alsacréations ont été un lieux d’échecs desquels j’ai beaucoup appris, mais aussi de grands succès, d’événements riches en rencontres comme la Kiwiparty. Et surtout d’opportunités :  cette boîte nous permettait d’avoir du temps libre pour monter en compétence, écrire des articles sur leur blog, et participer à des conférences (voir Les bénéfices de suivre des conférences).

Quand je donnais mon premier talk à Paris Web. La slide résume bien mon parcours.

L’organisation flat de la boîte m’avait notamment permis de prendre en main quelques clients par moi-même, et mon activité de freelance m’avait largement aidé dans le relationnel avec ma clientèle. Sortir de ma zone de confort, c’est à dire : décrocher au téléphone, apprendre à dire « non » à un client, dire « oui » quand on ne sait pas faire quelque chose pour se pousser à l’apprendre. Tout cela a été ma manière de me former pendant 5 années au front-end, back-end, WordPress, mais également design UI et ergonomie.
Être entouré de bons designers qui aiment partager leurs connaissances m’avait également permis de pousser un peu plus loin ma culture du design.

Mon activité freelance me permettait de prendre des risques avec mes clients, tout en bénéficiant d’un backup en entreprise au cas où (quelques conseils aux personnes freelances). Cela me permettait de tenter des choses que je n’avais jamais faites auparavant comme mes premières recommandations ergonomiques pour un petit client (Amex), des corrections sur des WordPress usines à gaz pour un petit client (Viadeo), ou encore mon premier e-commerce et webdesign complet, entre autres choses plus communes.
J’y ai notamment appris à jouer avec des devis, et j’ai appris que souvent le premier qui donne un prix à perdu (l’article est fun) et que facturer à la tête du client (promis celui-ci aussi) est tout à fait acceptable.

Tous ces risques ont permis à Alsacréations de bénéficier de nouvelles compétences prêtes à l’emploi. C’était du donnant-donnant.

Mais commencer un projet, le finir, et ne plus entendre parler du client pour faire du suivi de son site web ou produit a fini par me fatiguer. J’ai alors démissionné (article avec plus de contexte). J’ai un jour profité d’un appel d’un ancien collaborateur sur un projet web pour le rejoindre dans la startup qu’il avait fraîchement monté avec un ami à lui.

À retenir : même en activité pro, il est important de continuer à trouver et vous aménager ces moments de montée en compétence. Je ne parle pas d’heures tous les jours. 30 min par jour suffisent amplement à explorer les nouveautés ou affiner vos connaissances existantes ou connexes.

Également : prendre des risques et sortir de votre zone de confort vous re-boostera forcément. Au pire vous vous planterez, mais dans tous les cas vous apprendrez et deviendrez meilleur·e.

Enfin : restez toujours en bon terme avec vos client·e·s, le relationnel c’est ce qu’il y a de plus précieux. Dans mon cas il m’a permis de conserver des clients, devenus des amis de nombreuses années, et m’a ouvert plein de portes.

L’expérience startup

C’est un autre monde que l’agence. Que ce soit clair : vous pourrez bosser sur un produit ou plusieurs, le faire vivre, y contribuer vraiment, le voir évoluer et avoir le sentiment d’y apporter quelque chose de concret.

Photo par Olivier Gobet

J’ai eu l’opportunité de travailler sur 3 produits chez WP Media et de suivre d’assez près l’évolution de 2 d’entre eux. C’est une expérience gratifiante et j’ai notamment pu pousser un peu plus loin une partie de ce qui deviendra par la suite mon activité principale : l’UX Design.

Pour le retour d’expérience dans cette startup, j’avais écrit sur le sujet de WP Media en 2016. Allez y jeter un œil si ça vous tente, ça m’évite de me répéter comme ça 😀

Un des aspects les plus durs en terme d’organisation aura certainement été le temps complet en télétravail. Je vous parle des avantages et inconvénients du télétravail dans cet article co-écrit avec mon frère, si ce sujet vous intéresse.

Vous l’aurez compris à ce stade, j’aime me mettre dans des situations non confortables pour me tester moi-même mais également pour apprendre de nouvelles choses. Si vous pensez apprendre diverses compétences en répétant toujours les mêmes choses, sachez que c’est une idée qu’il va falloir vous retirer de la tête. Vous pourrez au mieux vous perfectionner sur une tâche, ce qui est déjà une forme d’enseignement, mais je suis de l’école de la diversité culturelle.

Le tournant UX Design était engagé depuis un moment. Depuis même peut-être le début de mon parcours, car au final je n’ai jamais arrêté de travailler l’ergonomie, et l’aspect graphique. Seule l’expérience méthodologique auprès de clients finaux me manquait réellement.

Le tournant UX Design

C’est à ce moment que les choses se gâtent un peu :

  • le système français me gonflait au plus haut point,
  • j’avais envie de voir à l’étranger, pour bien me mettre en dehors de ma zone de confort,
  • mon niveau anglais n’étais vraiment pas fou-fou,
  • je voulais faire autre chose que pisser du code 50% de mon temps,
  • je connaissais relativement bien le domaine du design, mais puis-je me vendre comme designer ?

Trop de questions, alors j’ai décidé de me lancer en réfléchissant le moins possible. Ou en tout cas en tentant de me rassurer :

  • le Luxembourg c’est juste à côté, l’Angleterre aussi, j’envoie des CVs là-bas,
  • l’anglais ça s’apprend, au pire je peux trouver une boîte qui parle les 2 langues,
  • le design je connais j’en fais depuis 2009 dans une certaine mesure, le reste j’apprendrai.

La première boîte à me répondre super positivement aura été Maltem Consulting, par l’intermédiaire de ma future collègue chez Foyer et de Margaux et Anouk chez Maltem, qui me proposaient de travailler avec le Groupe Foyer. Cela s’est passé très vite :

  • j’ai fait un portfolio en PDF avec une sélection de travaux adaptés au poste qu’on me proposait.
  • j’ai refait mon CV (template Figma) en l’adaptant également pour l’optimiser au mieux.
  • j’ai tout misé sur la présentation, une semaine où je squattais chez ma partenaire à Luxembourg.

Quelques jours après, j’ai eu la réponse très positive et une proposition d’embauche sur mission.
Great! Sauf que j’avais un prêt immobilier et une adresse en France, et aucun appartement à Luxembourg. Une période de transition de 3 mois avec le soutien de ma partenaire m’auront permis de me retourner, m’adapter et trouver un nouveau logement.

Cela fait maintenant 2 ans que je contribue à l’amélioration de l’expérience de plusieurs milliers d’utilisateurs, clients privés ou très privés, utilisateurs internes, en alliant design d’interface, ergonomie, recherche utilisateur, et intégration HTML/CSS notamment dans l’élaboration d’un Design System. (voir aussi Comment créer un design system dans une société d’assurance centenaire mon retour d’expérience en vidéo et slides)

La meilleure équipe de Design du Luxembourg (:D)

La boîte parle français, mais mon niveau d’anglais a évolué grâce notamment à la participation à des conférences en anglais, mes voyages, mais également certains pans de mon travail qui s’effectuent uniquement en anglais.

Je crois que si vous êtes arrivé·e·s jusque là, ça serait vous insulter que de vous inciter à sortir de votre zone de confort pour évoluer. Je pense que vous l’avez compris par vous-même.

« Fake it until you make it«  est une de mes expressions favorites de mes dernières années de carrière, car cela résume cette position entre inconfort, objectif à atteindre, et effort pour y arriver.

Un conseil que je peux donner aux femmes également : pour avoir aidé à la sélection de CV et au recrutement de profils, n’hésitez pas trop longtemps pour offrir votre candidature à un poste, car vous avez souvent bien plus de compétences qu’un homme qui lui n’hésitera pas avec moitié moins des vôtres.

Petit coup de gueule final

Cela ne serait pas un bon article sans un petit coup de gueule. En fait plutôt deux pour deux cibles de personnes différentes.

Devenir UX Designer rapidement

Nope. Stoppe.
Arrêtez de me poser la question de s’il existe un moyen de devenir UX Designer rapidement, sous prétexte que vous m’avez vu passer un jour d’un profil de développeur front-end à un profil de designer. Comme vous l’aurez probablement lu si vous arrivez jusqu’à ces lignes, mon parcours est blindé d’opportunités où j’ai pu mettre en pratique et m’exercer tout au long de ma carrière au design, qu’il soit d’interface, graphique ou simplement dilué dans la culture apportée par mon entourage et mes expériences.

Utilisateurs remplissant leurs tâches pendant un atelier « UX »

Si vous souhaitez devenir designer rapidement, ça ne sera pas sans gros efforts : fake it until you make it. Cela fait 2 ans que je bosse 8h par jour (oui parce que 40h semaine ici à Luxembourg, et bien moins de congés) + le soir à bouffer des articles, des livres et des conférences dans ce domaine pour « rattraper mon retard » et combler mes défauts de designer, mais aussi en langue (anglais). Parce qu’un jour je me suis dit que je pouvais me lancer.

Bien sûr qu’on n’arrête jamais d’apprendre. Mais c’est seulement aujourd’hui que j’arrive à me dire assez à l’aise pour assumer mon titre sans me considérer comme une fraude.
Tu veux faire comme moi ? Alors prends ton mal en patience et une bonne dose de caféine pour les prochaines années.

Les hommes ne se posent pas assez de question

J’avais nommé cette section « les femmes ne se posent pas assez de question », et je me suis rendu compte qu’en fait le problème ce sont les hommes ici.

Il faut savoir que je fais beaucoup de mentorat et que j’ai souvent les mêmes questions de femmes : comment tu as fait sans diplôme ? Bizarrement les hommes ne se posent pas autant cette question, comme si la question même des compétences, connaissance, ou niveau de diplôme n’étaient pas une problématique. Je ne vais pas rentrer dans le jeu de vous expliquer le principe de privilège à ce niveau, mon message s’adresse aux femmes :

Quand on fait du recrutement (et j’en ai fait à une époque), on se rend compte que les hommes osent bien plus facilement, alors qu’ils ont beaucoup moins de compétences confirmée/validée/évidentes sur le papier. Pendant les interviews il me faut généralement 5 min pour trouver les points de faiblesse (pro) d’un homme, contre 15 pour une femme. Stats personnelles.

Une étude de LinkedIn avait mis en lumière le fait que les femmes postulent moins souvent que les hommes, mais ont plus de chance de correspondre au poste, et de trouver un emploi -et ce malgré leur absence de privilège initial- on monte à 6% de succès en plus. Pourquoi ? Parce qu’elles ne postulent que lorsqu’elles ont 80% des compétences listées sur une offre d’emploi. Je n’ai plus le chiffre en tête, mais les hommes c’est autour de 40% de mémoire.

Où je veux en venir ?
À ce message aux femmes : Foncez ! C’est bien de douter, mais à un moment je ne peux que vous encourager à aller de l’avant. Si un poste vous intéresse et que vous cochez 60% des compétences requises, vous êtes a priori au-dessus de ces messieurs. (c’est un conseil générique, mais je suis sur MyJobGlasses si jamais)
À ce message aux hommes : Faites un pas en arrière. L’UX ce n’est pas juste du bon sens, ce n’est pas faire de l’A/B testing en espérant qu’une solution va marcher magiquement. Prenez un peu plus de temps pour réfléchir, ça vous évitera bien des déboires pendant les entretiens, ou une fois en poste. Fake it until you make it ne fonctionne pas pour tous. (c’est un coup de gueule oui)

Quelles formations pour devenir UX Designer ?

Sorry, but I fu**g don’t know

L’UX Design est tellement devenu à la mode que même d’ancien·e·s marketeux·seuses se sont lancé·e·s dans le domaine en brassant beaucoup de vent sur les réseaux sociaux, vendant des « cercles très privés » comme étant le seul moyen de monter rapidement en compétences, ou présentant leur PDF/Livre blanc comme le secret pour devenir designer.

J’avais envie de mettre une photo de personnes qui travaillent.

La seule chose que je peux vous dire, c’est qu’aucune formation ou aucun livre n’aurait pu m’apprendre ce que j’ai appris en pratiquant. Bien sûr il y a des livres qui se démarquent comme le très bon « Dans le cerveau du gamer » de Célia Hodent, ou encore Méthodes de Design UX de Carine Lallemand qui vous donneront plein de bonnes astuces et méthodologies, et qui servent encore aujourd’hui de référence quand vous êtes un peu perdus dans les méthodos. (Stéphanie a fait une belle sélection également, en anglais)

Du coup est-ce que ça vaut le coup de dépenser 5000 euros l’année de formation en (UX) Design ? Je ne sais pas, je n’ai aucune confiance en la plupart des organismes de formation, beaucoup trop d’entre eux n’ont plus de formateur sur le terrain, et un formateur uniquement théorique est au mieux aussi bon qu’un bouquin, selon moi. Mais pour répondre à la question par vous-même, je ne peux que vous conseiller l’article : « Qu’est ce qui fait une bonne formation à l’UX et UI design ? » de Stéphanie.

Vous ne deviendrez pas UX Designer en un bootcamp d’une semaine ou trois. C’est un domaine qui englobe les sciences sociales, les sciences cognitives, des notions de marketing, de design graphique, de connaissances techniques, de capacités d’enseignement, d’empathie, la communication interne, la diplomatie etc.
Pensez-vous apprendre tout cela en 3 semaines ? Je ne peux que vous conseiller de lire les liens des paragraphes précédents.

Et vous ? Quel est votre parcours ? Quelles formations avez-vous suivi ? Quelles questions vous posez-vous en ce moment ?

Mes commentaires sont à vous, discutons-en, ou sur Twitter aussi.